L’iaidō (居合道?) est un art martial d’origine japonaise basé sur l’action de dégainer le sabre et de frapper (de taille ou d’estoc) en un seul geste. Plus exactement, le but est d’exécuter une technique, avant l’adversaire, choisie en fonction du lieu et du contexte de la situation. Tout comme pour les autres budō, cette discipline se focalise principalement sur la perfection des mouvements et la démarche spirituelle (influence du zen), l’efficacité technique, quant à elle, devient de plus en plus importante au fur et à mesure que le pratiquant augmente en grade.
Depuis quelques années, certains sensei japonais prônent une démarche plus offensive, dirigée vers un iaidō de « combat », plus proche du iaijutsu.
Histoire.
Avant le xxe siècle
Autour de la pratique du sabre des samouraïs existaient deux types de koryū (écoles anciennes) complémentaires, les ken-jutsu ou techniques de maniement du sabre, et les iai-jutsu, techniques consistant à trancher en dégainant. L’iai a été codifié à la fin du xvie siècle par Hayashizaki Jinsuke Shigenobu, et rapidement répandu à travers les écoles traditionnelles. Shigenobu serait le nom d’une personne née à Sagami (actuellement Kanagawa), en Tenmon 17, soit en 15491.
Selon des récits plus anciens, les techniques de Shigenobu ont porté différents noms: hayashisaki, shinmei musō, shin musō, shigenobu. Il existe de nombreuses variations dans la biographie de Shigenobu et il est difficile, parmi tous ces récits, d’établir une certitude. Mais on peut dire qu’ils ont pour point commun de désigner Shigenobu comme celui qui est à l’origine des différents styles de iaido. Parmi ceux-ci, on compte Tamiya Heibei Narimasa (style Tamiya), Katayama Hoki Morinaga Yasu (style Hoki).
Le sanctuaire du iai hayashisaki se trouve à Murayama, Yamagata ken.
Miyamoto Musashi créa une koryū, nommée tout d’abord Niken ryū (« École des deux sabres »), puis Niten ryū (« École des deux cieux »), et enfin Niten ichi ryū (« École des deux ciels comme une terre »), mais ayant un style hors du commun (utilisation simultanée de deux sabres, l’un court, l’autre long) et peu d’audience[Quoi ?] auprès de l’empereur. Son apport tant technique que stratégique (positionnement lors d’attaques multiples, prise en compte du terrain, de l’environnement, des conditions météo)2 fut considérable pour les kendokas (ou kenshi) et iaidoka modernes. Il fit du bokken une arme à part entière, aussi létale qu’un katana ; il fut le lien entre le combat d’extérieur avec katana et wakisashi ou katana seul et du combat d’intérieur avec uniquement le wakisashi, à cause de l’encombrement du katana trop long pour être efficace dans les demeures du Japon d’alors. Ses duels les plus emblématiques sur une soixantaine au total, sont décrits dans La Pierre et le Sabre et La Parfaite Lumière.
Son style, très individuel, s’apparente plus au duel tel qu’on le connaît en Occident (comme au temps du roman de cape et d’épée, de l’escrime et des bretteurs). La survivance de son style est assurée par une lignée de maîtres qui descendent directement des disciples de Musashi. Cette école est la Hyōhō niten ichi ryū (« Première École des deux cieux »). Le hyōhō (« stratégie ») y occupe une place capitale. Elle est dirigée aujourd’hui par le 11e successeur de Miyamoto Musashi, Iwami sōke3.
xxe siècle
Ce n’est qu’au xxe siècle que le terme iaidō fait son apparition, et devient un art plus philosophique, consacré à la recherche du geste pur et à l’éveil spirituel. Un nom important à citer pour cette évolution est Nakayama Hakudo (entre autres 29e sōke de Musō shinden ryū iaidō, sōke de Shinto musō ryū jodo).
Les katas enseignés par les koryū répertorient les gestes et situations courantes de combat. Leur pratique permet un apprentissage conduisant à une fluidité des mouvements et une réponse rapide dans ces situations de combat.
Les deux koryū qui recensent le plus d’élèves dans le monde sont Musō jikiden eishin ryū et Musō shinden ryū. Comme la très grande majorité des écoles d’iai, elles sont issues de hayashizaki ryū, style proposé par le fondateur qui s’est ensuite subdivisé en de multiples koryū. Bien qu’issues d’une seule et même école, les deux enseignements se sont séparés en 1936. Il existe donc également de nombreuses autres koryū actives, certaines n’enseignant que l’iai comme Hoki ryū, d’autres pluri-disciplinaires comme Katori shintō ryū, Suiō-ryū, Take no uchi, Kashima shinto ryū. La tradition de ces koryū s’est perpétuée sans interruption d’enseignement parfois depuis plusieurs siècles.